Peinture

L’atelier adapté

Ouvert à tous, l’atelier de peinture est un lieu de convivialité, de partage et de création.
Il a pour objectif de rendre la peinture accessible à tous. Que l’on soit valide ou handicapé, on peut venir partager autour d’une passion commune.
Elaboré par le plasticien Serge Marrel, le concept « des drôles de pinceaux » repose sur le principe qu’il est possible d’accéder à la pratique picturale malgré une gestuelle déficiente. Des aides techniques et des protocoles de réussite pour l’utilisation d’un guide permettent à tous de peindre. Des choix artistiques assumés permettent d’exploiter cette situation atypique pour favoriser la création.

« Les drôles de pinceaux »

L’idée de Serge Marrel a été lumineuse : « Plutôt que de mettre des prothèses aux personnes, mettons-les aux pinceaux ». Ainsi, toute une gamme de pinceaux adaptés ont vu le jour. Par exemple, le « vieux chinois » est un pinceau pointu muni d’une canne. Celle-ci empêche l’utilisateur peu précis d’écraser les poils. La « patte d’oie » est un pinceau triple ; avec un seul geste, on réalise trois traces.
En partant de ce principe, tout devient possible : pinceaux longs et légers pour faire une grande trace avec un petit geste (par exemple pour les peintres myopathes), ou au contraire très gros pinceau bien solide avec une grosse prise pour être frappé par une personne athétosique, adaptations pour peindre avec la bouche ou avec les pieds etc. Il n’y a plus de limite.
Si l’énergie de la personne n’est pas suffisante, on va utiliser celle des aides techniques. Ainsi, on peut installer des pinceaux géants sur des fauteuils électriques et peindre au sol. Il est possible aussi d’avoir recours à l’utilisation de l’informatique.

Sorties découvertes

Pratiquer, c’est favoriser l’ouverture et donner l’envie d’aller vers la découverte
« La Flèche » organise occasionnellement des sorties pour visiter des expositions ou des musées. Ainsi, lors d’une visite du musée Matisse au Cateau-Cambrésis, quelle n’a pas été notre surprise de découvrir que Matisse, couché sur son lit, peignait au plafond à l’aide de grandes perches. Il avait inventé « les drôles de pinceaux » bien avant que nous ne les utilisions.
Avec beaucoup d’humilité les peintres de l’atelier sont toujours fiers d’exposer leurs réalisations. « La Flèche » a présenté en différents lieux une exposition artistique et pédagogique qui met en valeur les réalisations des peintres, mais aussi la création des « drôles de pinceaux ». Cette exposition montre en parallèle comment on peut peindre, lorsque le geste est déficient.